Du nouveau côté aidantes !
NOUVELLE NOTE #5 DE LA FONDATION DES FEMMES
La Fondation des Femmes a publié sa Note#5 portant sur le thème « Le coût d’être aidante : Peut-on aider sans compter? ». Des travaux en corrélation avec ceux du groupe de travail « Aidantes non professionnelles » du Laboratoire de l’Égalité.
Ce rapport divisé en quatre parties met en lumière les différents biais de l’aidance et le Guide « Aidante et salariée : créer une véritable culture de l’accompagnement et du soutien ». Une production d’Audencia et du Laboratoire de l’Égalité disponible ICI.
Voici les principaux points abordés dans la Note#5 :
- l’aidance concerne majoritairement les femmes : on estime aujourd’hui qu’1 Français sur 5 est aidant.e, dont 60% sont des femmes. On constate également que plus les tâches sont ardues, plus ce sont les femmes qui s’en occupent.
- d’inégalité entre les femmes et les hommes : les femmes subissent les stéréotypes de genre, les confinant majoritairement aux métiers du soin, où elles représentent 90% des effectifs. Traditionnellement assignées aux tâches domestiques gratuites, leur contribution sociale est sous-estimée et invisibilisée. En revanche, les hommes aidants sont valorisés et considérés comme exceptionnels.
Qui représente pour les femmes un coût :
- professionnel : elles peinent à parler de leur situation par peur des retombées professionnelles, ce qui les conduit à un stress et un épuisement accrus. Elles sont souvent contraintes de réduire leurs heures de travail ou de passer à temps partiel, ce qui affecte leur carrière et leurs revenus. Certaines doivent même arrêter de travailler, ce qui les rend financièrement vulnérables et dépendantes.
Le saviez-vous ? En France, 25% des aidantes (10% pour les hommes) sont à temps partiel par obligation.
- financier : 50% des aidant.es contribuent à soutenir financièrement la personne aidée. Les femmes, ayant généralement des revenus inférieurs, contribuent moins que les hommes mais cette charge financière pèse cependant lourdement sur leur budget. En effet, 37% d’entre elles ressentent un impact négatif sur leur situation financière et renoncent souvent à une aide professionnelle à cause du coût.
- humain : être aidante entraîne un manque de temps, de la fatigue et du stress. Les aidantes renoncent souvent à des opportunités familiales et sociales, et abandonnent les activités personnelles comme le sport et les vacances. Les aidantes sont particulièrement touchées par l’isolement, le burn-out et la dépression, négligeant souvent leurs propres soins. Cela augmente même leur risque de surmortalité.
Des solutions existent mais :
- inégales et insuffisantes pour contrer le coût de l’aidance : la reconnaissance de l’aidance est devenue une priorité sociale, marquée par la création d’une Journée Nationale (le 6 octobre) et l’instauration d’une politique interministérielle depuis 2020. Malgré ces avancées, les aidant.es continuent de faire face à des défis majeurs, notamment en raison de la complexité et de l’insuffisance des dispositifs existants, qui pénalisent particulièrement les femmes. Pour contrer ces inégalités, l’employeur peut mettre en place des actions comme faciliter le maintien en emploi par du temps et de la souplesse pour concilier les temps de vie. Mais également des aides financières parfois essentielles pour éviter la précarité.
ARTICLE SUR L’AIDANCE DANS LE PARISIEN
Le mardi 25 juin dernier, le journal Le Parisien a publié un article sur l’aidance et portant le titre : « Il semblait entendu pour la famille que c’était mon rôle : aidant familial, les femmes payent le prix fort ».
L’article souligne la réalité difficile des aidant.es familiaux en France, principalement des femmes qui représentent 60% de ces personnes dévouées. Ces aidant.es, souvent non reconnu.es officiellement supportent une charge lourde tant sur le plan émotionnel que financier. Beaucoup doivent ajuster leur emploi du temps et renoncer à leurs propres besoins, comme les loisirs et les vacances pour s’occuper de leurs proches. Malgré cette réalité préoccupante, les demandes pour simplifier l’accès aux aides financières et améliorer le soutien aux aidant.es restent largement ignorées.