Femme dirigeante… Non, s’il vous plait, dirigeante
Le conseil du laboratoire britannique GSK – qui compte déjà cinq administratrices – nommera à sa tête, fin mars 2017, Emma Walmsley. Avant de rejoindre GSK, Emma Walmsley a travaillé pendant dix-sept ans chez L’Oréal, notamment aux Etats-Unis et en Chine. Appréciable quand l’Europe ne dégage que 27 % du chiffre d’affaires. Parce que son carnet d’adresses en Chine devrait s’avérer précieux pour GSK, qui y a quelque peu terni son image en devant y gérer un scandale de corruption. Parce qu’elle a aussi le regard neuf d’une pro du marketing dans un milieu dominé par des scientifiques. Parce que cette diplômée d’Oxford – seule femme de la short-list des chasseurs de têtes – a convaincu le conseil d’administration qui devrait lui octroyer le même salaire de base que son prédécesseur, l’équivalent de 1,3 million d’euros. Enfin, parce que cette dirigeante, et non « femme dirigeante », est – au moins – aussi compétente que ses homologues masculins. Emma Walmsley se sait attendue au tournant : autant qu’un homme ? « Ce serait fou d’accepter », a d’abord posté cette mère de quatre enfants férue de yoga sur LeanIn.org, le cercle communautaire de Sheryl Sandberg, la COO de Facebook et auteure de « En avant toutes », avant de considérer que les remords valaient mieux que les regrets. Les sociétés du Fortune 500 ne comptent que neuf dirigeantes et celles du FTSE 100 sept. Comme le SBF 120 qui recense, d’après Proxinvest, trois numéros un, directrices générales, chez Engie (Isabelle Kocher seule du CAC 40), Korian et Rémy Cointreau (lire ci-contre). Et quatre autres top dirigeantes chez Eurazeo, Publicis, Sodexo et Vallourec.